Webradio - Maradona : plus qu’un footballeur, une icône populaire aux dimensions sociale et politique

par Eric Taieb

Maradona, l’un des plus grands footballeurs de tous les temps, est mort le 25 novembre 2020.
[rouge](NB : émission enregistrée en décembre 2020, 2 semaines après son décès)[/rouge]
D’abord, il était l’idole de l’Argentine et de Naples lui procurant quasiment un statut de Dieu vivant d’où les réactions extraordinaires après son décès et l’existence d’une église maradonienne qui compte des dizaines milliers de membres dans le monde, notamment en Argentine, et pratique des rites comme des mariages où les époux célèbrent Maradona ! Dévasté par la fin de Diego qu’il croyait « immortel », l’écrivain napolitain Roberto Saviano, menacé de mort par la Camorra (cf. Gomorra le livre, le film et la série), dit : Les Napolitains se sont intensément identifiés au gosse misérable de Buenos Aires devenu un dieu du football. Ses vices et ses erreurs n’étaient que des ombres qui le rendaient plus lumineux encore ». Sa vie est un roman complexe avec ses hauts et aussi ses bas comme son addiction à la cocaïne qui l’a détruit. Comment ne pas évoquer des actions extraordinaires comme lors du décisif Argentine-Angleterre de 1986 avec ses 2 buts (photos) : l’un avec la « main de Dieu » puis l’autre après un slalom extraordinaire...alors que les plaies de la Guerre des Malouines entre les 2 pays n’étaient pas encore refermées !
Diego fut donc un phénomène social et politique, souvent rebelle : il a ainsi soutenu Fidel Castro, Hugo Chavez et l’ALBA et a fondé en 1995, après plusieurs années de réflexion, l’AIFP (Association Internationale de Footballeurs), un syndicat qui aurait voulu faire contrepoids aux instances internationales comme la FIFA mais l’expérience ne dura que 5 ans notamment parce que Diego commence à connaitre de graves ennuis de santé.
Enfin l’émission évoque un autre génie argentin du football, Messi (son héritier ?), qui lui a rendu hommage le 29 novembre 2020 lors d’un match Barcelone/Osasuna.

NB : l’ALBA, évoquée (dès la 20ème minute) : Alliance Bolivarienne pour les Amériques » est une organisation de coopération latino-américaine regroupant des pays comme Cuba, Venezuela, Bolivie (qui s’en est retiré en 2019 après le renversement du Président Evo Morales mais qui pourrait y revenir avec le nouveau président Luis Arce élu en novembre 2020) soit des gouvernements critiquant « l’impérialisme » des Etats-Unis et souhaitant une autre forme de mondialisation et donc de coopération internationale https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2017/article/2017/04/14/qu-est-ce-que-l-alliance-bolivarienne-pour-les-ameriques_5111256_4854003.html http://www.portalalba.org/