François MOLINS répond aux questions des élèves ancien Procureur de Paris spécialiste de l’anti-terrorisme

par Eric Taieb

Le 6 décembre dernier, l’ancien Procureur en charge des questions de terrorisme François Molins, nous a fait l’honneur de venir au lycée répondre aux questions de nos élèves de DGEMC.
Titulaire d’une maîtrise en droit et ancien élève de l’Ecole nationale de la magistrature (promotion 1977), François Molins a commencé sa carrière comme substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Carcassonne en 1979, avant d’occuper différents postes au sein du Parquet à Montbrison (1986-1988), Villefranche-sur-Saône (1988-1991), Bastia (1991-1993) puis Lyon (1993-2000) et Angers (2000-2001).
François MOLINS nous raconte ainsi son parcours universitaire et professionnel y compris l’évolution du droit sur des questions comme le viol — peu puni dans les années 1970 époque de sa première réquisition en début de carrière — en parallèle aux évolutions sociales et sociétales ce qui rappellera notre émission/podcast sur Gisèle Halimi. Et comme François Molins l’a pratiqué, un procureur peut aussi faire preuve d’imagination et faire bouger les choses comme en matière de violences familiales...même s’il doit (devrait) appliquer les directives pénales globales du gouvernement sans que ce dernier n’interfère directement dans les dossiers traités par le procureur. Enfin, il s’interroge sur la (les) définition(s) du terrorisme qui varie notamment selon les époques et les pays.
Durant les années 2000, il a exercé différentes responsabilités à la chancellerie avant d’être nommé procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris (2011-2018). C’est durant cette période ensanglantée par de nombreux attentats islamistes que François Molins a été en charge des questions de terrorisme à l’échelle nationale et que son visage est devenu familier aux Français. à l’occasion de nombreuses conférences de presse qui ont marqué les esprits : des points de presse réguliers avec des mots choisis et pas trop anxiogènes plutôt que répondre précipitamment dans l’instant avec le risque d’être démenti peu après. Il nous raconte d’ailleurs comment il a vécu cette horrible soirée du 13 novembre et ses suites judiciaires. Et pour lutter contre le terrorisme, d’une part multiplier les lois ne suffira pas à l’éradiquer et, d’autre part, il faut rester dans les limites de l’Etat de droit.
En novembre 2018, il a été nommé procureur général près la Cour de cassation, où il a pris sa retraite il y a quelques mois, consacrant désormais son temps à l’enseignement et à l’écriture de ses mémoires.

NB : le dessin illustratif a été réalisée par une de nos anciennes élèves Emilie OPRESCU