Gisèle Halimi : une avocate icône du féminisme en France... ...née il y a un siècle en Tunisie...alors protectorat français.

par Eric Taieb

Jade élève en Terminale l’année dernière, Inès C et Inès Z élèves de 1ère (et M.Taïeb) vous présentent quelques aspects de la vie de la grande avocate Gisèle Halimi, icône du féminisme...qui rentrera peut-être bientôt au Panthéon. Elle est née en Tunisie, alors "colonie française" (protectorat français de 1881 à 1956), à La Goulette dans la banlieue de Tunis, en 1927, dans une famille juive assez modeste et traditionnelle dans laquelle elle refuse vite la place de fille "soumise".. Une jeune fille, juive en terre d’Islam, dans un territoire colonisé, et donc confrontée à plusieurs formes de domination qui refuse un mariage précoce et arrangé et fait une campagne contre Pétain au sein de son lycée en 1940.
[orange fonce][bleu]https[/orange fonce] Si vous voulez approfondir comment son enfance l’a formée ://www.franceinter.fr/emissions/autant-en-emporte-l-histoire/autant-en-emporte-l-histoire-du-dimanche-03-avril-2022[/bleu] [orange fonce]55’[/orange fonce]
Elle fera tout pour être indépendante, suivra + tard ses études de droit à Paris avec succès, reviendra à Tunis pour exercer sa fonction d’avocate avant de s’installer en France quelques années après. Un métier d’avocat au service de ses idées ! Une avocate irrespectueuse ([rouge]portefolio)[/rouge] "pour changer le monde et lutter contre les injustices.".
Elle sera souvent aux côtés de mouvements contre la colonisation et défendra entre autres des indépendantistes algériens au péril de sa vie, mais surtout militera pour les droits des femmes.
D’abord pour le droit à l’IVG en signant le fameux Manifeste des 343 en 1971 puis en défendant en 1972 au "médiatique" procès de Bobigny, une jeune mineur qui avait avorté après un viol, Marie-Claire Chevalier, dont elle obtiendra l’acquittement alors qu’à l’époque, l’IVG était illégal et même passible d’une peine de prison y compris pour les "complices". L’IVG commencera à être légalisé en France en 1974-75 sous certaines conditions grâce à la Loi (Simone) Veil alors Ministre de la santé.
Ensuite, au procès d’Aix-en- Provence en 1979, elle défendra 2 jeunes touristes belges brutalisées et violées. Gisèle Halimi en fera le procès général du viol pour choquer et faire changer les mentalités. Une loi aggravant les peines contre le viol sera votée quelques temps + tard.
"Enfin", elle sera députée ([rouge]portefolio)[/rouge] élue en 1981, apparentée PS, et arrivera à faire voter une loi sur un embryon de parité mais finalement refusée par le Conseil constitutionnel. Elle deviendra par la suite présidente de la commission "vie politique" de l’Observatoire pour la parité entre les hommes et les femmes créé en 1995. Après son inscription dans la Constitution française en 1999, une 1ère loi sur la parité sera votée en l’an 2000 ! La parité sera renforcée par la suite.
Dans ces (ses) combats, relatés dans ses nombreux livres ([rouge]portefolio)[/rouge] et à l’aide de son association "Choisir la cause des femmes" née en 1971 [bleu]https://www.choisirlacausedesfemmes.org/[/bleu] dans la foulée du Manifeste des 343, elle sera très souvent accompagnée par la philosophe Simone de Beauvoir, auteur notamment du Le deuxième sexe, publié en 1949, un livre qui fera aussi référence en matière de féminisme.
Dans les années 1980, Gisèle Halimi travaillera pour l’Unesco.
Elle décèdera en juillet 2020 à Paris.